L’arrivée des applications cosmétiques a fait évoluer les modes de consommation. Nous voyons fleurir ici et là de nombreux blogs, articles de magazines féminins, sur la fabrication de nos produits cosmétiques à la maison. Ah la mode du DIY (Do It Yourself) ! Le début de la fin de l’industrie cosmétique ? Peut-être pas. Ci-dessous quelques freins non négligeables à cette mode que les particuliers devraient consulter avant de se lancer et dont les industriels devraient s’emparer pour avancer leurs arguments.
Alors le DIY en cosmétique : faut-il surfer sur la tendance ?
L’origine des matières premières bien maîtrisées ?
Fabriquer soit même son masque capillaire à base de poudre de Kachur Sugandhi ! Pas si facile. En effet au-delà de devoir se procurer cette matière (les adeptes du DIY doivent avoir leur réseau) il faut se poser la question d’où vient la matière, comment est-elle contrôlée car les surprises peuvent être grandes et les conséquences indésirables. L’industriel maîtrise l’approvisionnement des matières utilisées dans la fabrication de ses produits. Ces dernières sont fabriquées selon un cahier des charges bien précis établi entre le fabriquant et l’industriel. A réception et avant mise en œuvre les matières sont contrôlées selon des spécifications en vigueur. En cas de problème elle est refusée et donc non utilisée.
Des conditions de fabrication strictes bien observées ?
Une fois les matières au nom imprononçable achetées, l’adepte du DIY se retrouve seul pour fabriquer son soin. Dans ce cas, des règles strictes d’hygiène s’imposent. Le plan de travail doit être bien désinfecté, stérilisé. Les mains doivent être soigneusement lavées. Cependant comment garantir qu’entre le nettoyage de la litière du chat et la fabrication de son soin visage, le nettoyage des mains a été efficace pour ne pas contaminer le soin à fabriquer ?
L’industriel observe de son côté des règles strictes : le nettoyage des équipements est validé. En effet il s’assure qu’en passant d’un produit A à un produit B, il ne reste pas de A dans B. Il s’assure également qu’aucune trace de contamination microbienne n’est présente dans son mélangeur, sur son agitateur. Ces validations de nettoyage sont vérifiées par du personnel qualifié. Le personnel en charge de la fabrication est lui-même formé aux règles d’hygiène, aux conséquences sur leur non-respect.
Des compositions et des effets testés et démontrés ?
Outre le fait d’utiliser des ingrédients dont la provenance n’est pas forcément maîtrisée, la liste des ingrédients ne fait pas forcément l’objet d’une validation pour connaître les effets escomptés. Lorsque la recette qui contient 1 cuillérée mesure d’huile végétale de sapote promet un masque capillaire force et volume qui s’est chargé de prouver les effets attendus ? Si 6 pelles de 5 ml de tensioactif SCl sont demandées pour fabriquer un shampoing solide, qu’advient-il si en DIY il en est mis 7 ou si la pelle ne fait pas vraiment 5ml ? Faut-il tout recommencer ?
L’industriel de son côté valide les formules. Il ajuste la liste des ingrédients, la quantité jusqu’à obtenir la formule idéale pour le but recherché. Cette démarche est approuvée par du personnel qualifié. Les analyses physicochimiques sont réalisées en vue de garantir que le produit contient bien la bonne teneur qui donnera l’effet escompté. Sans cela aucune mise en production, aucune mise sur le marché ne peut être autorisé. En amont les effets secondaires sont étudiés : l’utilisation d’huiles essentielles est par exemple contrôlée. En effet quelques gouttes supplémentaires non maîtrisées dans le DIY peuvent provoquer des allergies.
Alors pour conclure, dites oui au naturel, dites oui à la maîtrise de la liste des ingrédients des produits que vous utilisez au quotidien mais faites confiance aux professionnels qui maîtrisent leur production par des moyens de contrôles adaptés et des personnes qualifiées. Et privilégiez peut-être le DIY à la cuisine, au tricot …